Penser « nomades », c'est plonger dans
ses propres racines, alors, quelques soient nos croyances, notre seul désir sera alors de faire la PAIX.
Les Anciens n'avaient que la Nature pour exprimer des concepts métaphysiques.
Aussi, la GENESE ne pouvait être issue que d'une description des thèmes de la vie courante des hébreux nomades et de leur environnement à l'époque, comme l' a fait ensuite Jesus à travers ses Paraboles .
Il y avait donc une grosse lacune à combler afin que la connaissance puisse être accessible à tous.
Je me sus efforcé à retrouver cette vie des nomades à travers les premiers versets de la GENESE.
ARTICLE EXTRAIT DU SITE
https://www.academia.edu/378194/La_gestion_des_aires_marginales_phw_gs_tnw_sht_au_IIIe_mill%C3%A9naire
L'inscription de Henqou de Der el-Gebraoui est bien connue des égyptologues (Urk. I 76-79). Certains passages de son récit autobiographique évoquent les mesures prises par ce dignitaire afin d'augmenter la prospérité de son nome et consistant, parmi d'autres, à multiplier les troupeaux et les ressources du territoire soumis à son autorité,1 une pratique dont se vantent de nombreux gouverneurs provinciaux de la Première Période Intermédiaire:2 jw gr mH.n(.j) wDbw.s m kAw/jHw mxrw.s m awt jw gr ssA.n(.j) wnSw nw Dw Drjwt nt pt m xAw n awt j mr(.j) Ax s ntj jm.s «j'ai rempli ses rives [.s renvoie à zpAt « province »] avec des bovidés et ses pâturages avec du petit bétail. En outre, j'ai rassasié les chacals de la montagne et les milans du ciel avec les peaux du petit bétail, puisque je voulais que ses habitants soient favorisés » (Urk. I 77:10-14=col. 12-15) et gm.n(.j) s(jj) m zAw-pr nw kAw/jHw grgwt nt wHaw jw grg.n(.j) jAt.s nb m rmTw kAw/jHw [...]r[...] awt m bw mAa « je l'avait trouvée [=la province] comme les zones de pâturage des bovidés, (comme) les aires inondables des oiseleurs. (Mais) j'ai peuplé toutes ses collines avec des gens, des bovidés […] et du petit bétail, en vérité » (Urk. I 78:16- 79:1=col. 23-24). Des comparaisons similaires figurent dans d'autres textes provinciaux de la même époque : gm.n(.j) pr-¢ww Ttf(w) mj grgt « j'ai trouvé le Domaine de Khouou inondé comme une grgt » ;3 [gm.n.j s]w m grgt « [je l'ai trouvé] comme une grgt ».4 Ces formules renvoient au topos, bien connu des inscriptions de la fin du IIIe millénaire, du dirigeant provincial efficace qui arrive dans une province tombée dans le désordre et qui, grâce à ses initiatives, parvient à la redresser et à la transformer en un centre de prospérité et d'abondance qui contraste nettement avec le chaos qui règne partout ailleurs.5 Pour mieux souligner cette perspective, l'inscription de Henqou de Der el-Gebraoui ou le récit autobiographique d'Ânkhtifi de Mo‛alla évoquent des aires marginales telles que des prairies ou des zones de chasse et de pêche afin de les opposer aux terres cultivées et aux pâturages.6 L'opposition entre les territoires transformés par l'action humaine, cadre des activités agricoles et pastorales des Égyptiens, et les milieux naturels non anthropisés (bien qu'exploités selon des modalités diverses) est net dans les sources pharaoniques.
L'importance de ces milieux marginaux était pourtant fondamentale pour l'économie des anciens Égyptiens. Les marais, les zones comportant des eaux résiduelles de la crue du Nil, les brousses, les aires limitrophes avec le désert constituaient un élément habituel du paysage de la vallée du Nil, à un point tel qu'ils exercèrent une fascination certaine sur ses habitants si l'on en juge par les textes littéraires datant du Moyen Empire. Des récits divers ont pour protagonistes ou pour scénario les milieux marginaux et ses populations, l'Oasien étant le plus célèbre de tous, mais sans oublier d'autres exemples où des pasteurs, des pêcheurs, des oiseleurs et des chasseurs sont au centre des compositions conservées.7 En outre, les descriptions topiques des nomes égyptiens mentionnent les pHw « marais » comme un élément constitutif du paysage au même titre que les localités et les districts, et ceci depuis la plus haute antiquité.8 Enfin, il ne sera pas inutile non plus de rappeler l'importance des milieux aquatiques et désertiques dans les scènes des mastabas. C'est dans ce cadre privilégié que se déploient les capacités des dignitaires en qualité de chasseurs habiles, affrontant les risques posés par une faune dangereuse composée d'hippopotames ou de taureaux sauvages, ou s'épanouissant selon le style de vie propre à l'élite pharaonique.
Cependant, notre connaissance des milieux marginaux et de leur intégration (ainsi que celle de ses habitants) dans la vie économique, administrative et politique de l'Égypte reste encore insuffisante. Il me semble qu'une des raisons qui expliquent cette situation paradoxale est due à la construction intellectuelle, à la fin du XIXe siècle, d'une image du milieu agricole pharaonique largement dépendante de l'iconographie, des textes et des conditions prévalant dans la campagne égyptienne dans le dernier tiers du XIXe siècle. En revanche, les apports de l'hydrologie, de la géographie ou de l'histoire des techniques sont restés largement sous-estimés. En effet, si la Description de l'Égypte a ouvert la voie de l'exploration scientifique du pays au tout début du XIXe siècle, les décennies postérieures ont vu, curieusement, s'élargir l'écart entre la géographie et une Égyptologie de plus en plus ancrée dans l'analyse des textes, des beaux objets et de l'iconographie et peu attentive à la compréhension du milieu où les anciens Égyptiens ont vécu et travaillé. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que des études comme celles de Butzer et d'Alleaume viennent interpeller les égyptologues sur la complexité de la circulation de l'eau du Nil dans la vallée et de ses conséquences saisonnières sur le milieu rural: des cours secondaires, des zones de marais, des sols qui retenaient l'eau de la crue, des eaux résiduelles au pied des falaises, parsemaient le paysage de la HauteÉgypte et révèlent une géographie moins domestiquée que postule l'opinion couramment admise.9 Ces études ont aussi eu le mérite de montrer que les marais et les possibilités de leur exploitation ouvraient la voie à d'autres activités productives que la seule agriculture, bien que complémentaires de celle-ci, et pas uniquement dans le Delta. On remarquera que ces observations, dues à des auteurs comme Alleaume, se fondent sur une interprétation intelligente des données contenues dans la Description de l'Égypte. On ne peut regretter à ce propos que l'essor de l'archéologie extensive ou le recours à l'ethno-archéologie, qui ont produit des fruits remarquables pour d'autres régions du Proche-Orient,10 n'aient à peine intéressé les égyptologues. D'où les lacunes considérables dans nos connaissances concernant les systèmes de production et d'irrigation et, pire encore, la persistance dans l'imaginaire de nombreux chercheurs d'un paysage et d'une agriculture pharaoniques idéalisés qui, d'après les agronomes, les géographes et les hydrologues, ne correspondent point à la réalité historique du pays.
LE GENESE A T ELLE UN RAPPORT AVEC L EGYPTE ?
Lorsque j' ai étudié les mots hébreux de la genèse, j'ai découvert une similitude frappante avec les croyances en Egypte .
En Egypte , Khnoum est à
l'origine le dieu des éleveurs de moutons,le dieu de la fertilité et de la fécondité. Il est aussi
le "Gardien des sources de l'inondation", "le maître de l'eau fraîche" et règne à ce titre sur la première cataracte, près de l'île Eléphantine, considérée comme la source du Nil, résurgence de
l'océan primordial. A Esna, Khnoum est le dieu créateur, il modèle les hommes et les animaux sur son tour de potier
avec le limon du Nil. Une fois les corps modelés, il les place dans le ventre des mères. Comme toutes les grandes divinités, Khnoum est aussi associé au dieu solaire Rê
(Khnoum-Rê).
Il est représenté par un bélier ou un homme à tête de bélier avec des cornes horizontales et en spirales. Il est vénéré à Esna et à Eléphantine (première cataracte) d'où il contrôle la crue du
Nil en ouvrant la caverne de Hapy. Khnoum est assisté par les déesses Satis (son épouse) et Anoukis (sa fille) qui gèrent la crue et la décrue du fleuve ; avec ces deux déesses, il forme la
triade d'Eléphantine.
LA TERRE ET SA CRÉATION
DANS LE PROCHE-ORIENT ANCIEN
(synthèse d'une conférence;
article publié sous forme abrégée dans Sources Vives,
revue des Fraternités Monastiques de Jérusalem, n°141)
http://www.y-mailliet-le-penven.net/COSMOGONIES-PROCHE-ORIENTALES0.html
EXTRAITS
1. La création du monde pour les Égyptiens.
[9] Dieusolaire, père du couple premier (Shou et Tefnout) représentant l’air ; ils ont mis au monde Geb, la terre, et Nout, le ciel ; eux-mêmes parents des deux couples ennemis : Osiris-Isis et Seth-Nephtys.L’ensemble de cette « famille première » forme l’Ennéade.
Texte de sagesse 5 :
« Le dieu est conscient de celui qui agit bien pour lui. Occupe-toi des hommes, qui sont le troupeau du dieu, car il a créé le ciel et la terre dans leur intérêt ; il a repoussé la voracité des eaux [12] ; il a procuré le souffle de vie à leurs narines [13], car ils sont son portrait [14]… Il a fait pour eux l’herbe, les troupeaux et les poissons pour les nourrir. Mais il a tué ses adversaires et ses propres enfants parce qu’ils avaient projeté de se dresser contre lui. Il a fait le jour en leur faveur, il navigue [dans la barque solaire]afin de les voir. »
LIVRE DES MORTS EGYPTIEN
« J’étais la Totalité [16] quand j’étais seul dans le Noun, et je suis Rê dans sa glorieuse apparition, quand il commence à gouverner ce qu’il a créé. Qui est-ce ? C’est Rê. Quand il commence à gouverner ce qu’il a créé, c’est quand Rê commence d’apparaître en roi de ce qu’il a créé, alors que les Soulèvements de Shou [17]n’existaient pas encore ; il était sur la colline qui est à Hermopolis. Il était sur la colline qui est à Hermopolis [18], et alors lui furent livrés les enfants de la déchéance [19].Je suis le grand dieu qui est venu à l’existence de lui-même. Qui est-ce ? Le grand dieu qui est venu à l’existence de lui-même, c’est l’eau, le Noun, père des dieux. C’est Rê celui qui a créé ses noms, maître de l’Ennéade [20]. Qui est-ce ? C’est Rê quand il créa les noms de ses membres : alors ils vinrent à l’existence, ces dieux qui sont dans sa suite. »
Texte 12 :
CE POEME FAIT PENSER AU SOLEIL ET A LA LUNE QUI SONT DES SEPARATEURS DANS LE JOUR ET DANS LA NUIT DU 4EME JOUR DE LA GENESE
« Les deux Séparateurs dont l’un, le Lointain, est encore appelé l’Unique, et l’autre est le Grand, le Seul-et-Unique vinrent à l’heure de midi. Alors les eaux s’arrêtèrent dans leur mouvement et une masse de roseaux fut discernée par la pensée créatrice de celui qui est au-dessus des eaux. Et comme le dieu ailé (= le Lointain) était au-dessus des roseaux, planant en cercles, un souffle les atteignit et le Lointain prononça sur eux : « qu’il y ait une réalité stable en ces lieux ». Alors le Grand arriva aussi près de la nappe d’eau et quand le Séparateur de la moitié de l’Univers fut arrivé jusqu’à elle, un flotteur de roseaux se tint immobile au milieu des eaux… [et] servit de support au Faucon divin. Puis une grève étroite s’étendit à côté de la masse des roseaux… »
La création du monde pour les Mésopotamiens.
214– La formation du monde.
Ni les Sumériens ni les Babyloniens n’ont connu de création du monde ex nihilo, mais une évolution créatrice.
2143– Une divinité, Nammou, ou « Mère-qui-a-donné-naissance-au-ciel-et-à-la-terre », est parfois préexistante – mais on ne sait pas comment se concilient la naissance et la séparation du ciel et de la terre. De même, il est parfois difficile de savoir si An et Enlil existaient et sont intervenus, avant de s’emparer de leurs domaines respectifs.
215– La formation de l’homme.
Tous les textes qui en parlent sont d’accord sur ce point : l’humanité a été formée (selon diverses modalités) pour que les dieux puissent se décharger sur eux de toute tâche, principalement les loger et les nourrir :
223– Plusieurs poèmes sumériens ont été rédigés à la gloire de l’instrument agricole indispensable qu’est la houe. Mais les dieux ne veulent pas l’utiliser ; ils demandent la création de l’humanité pour que celle-ci travaille à leur place.
Le passage suivant est l’introduction à l’un de ces poèmes, œuvre très ancienne, puisqu’on peut la dater du début du XXème s. av. J.-C., bien que l’exemplaire qui nous est parvenu soit une copie bien plus récente (datée, elle, « de la septième année du règne du roi [de Babylone] Samsou-Ilouna », 1749-1712 av. J.-C.). Le style en est assez complexe, car l’auteur y a accumulé jeux de mots et de syllabes.
Texte 18 :
« Le Seigneur a vraiment fait apparaître ce qu’il fallait.
le Seigneur, invariable quand il a tranché des destins,
Enlil, pour que la semence du pays [48] sorte de la terre,
s'empressa de séparer le ciel de la terre,
s'empressa de séparer la terre du ciel.
… Enlil fit la louange [50] de sa houe…
A Ouzouéa [51], …
il mit au moule le commencement de l’humanité.
Vers Enlil, en son pays, le commencement de l’humanité fend la terre ;
Enlil porta un regard sincère vers ses têtesnoires [52].
Les dieux Anounna vinrent à lui,
mirent leur main au visage [53],
adoucirent Enlil d’une prière,
lui disant que la houe est pour ses têtes noires.
La Dame qui fait naître le pontife, qui fait naître le roi,
Ninmena établit l’enfantement. »
Texte 26 :
« Mardouk… a envie de former quelque chose d’ingénieux :
« Je veux coaguler du sang et faire être de l’os ;
je veux ériger le loullou et que son nom soit « homme » ;
je veux former le loullou homme ;
que [les hommes] soient chargés de la tâche des dieux et que les dieux soient en repos.
Je veux changer l’organisation des dieux et la faire ingénieuse :
qu'ils soient honorés ensemble, mais répartis en deux » …
Lui répondant, Ea parla en ces termes
quant au repos des dieux, il modifia son plan :
Texte 27 :
« Mardouk assembla un radeau à la surface de l’eau,
forma de la terre et l’entassa sur le radeau* ;
pour faire habiter les dieux dans une habitation qui contente le cœur,
il forma l’humanité ;
Arourou forma la race humaine avec lui ;
il forma les hardes, ce qui a vie dans la steppe ;
il forma le Tigre et l’Euphrate et les mit en place ;
il leur donna un bon nom ;
il forma le roseau sec, le roseau vert, le marais, le roseau et le fourré ;
il forma la verdure et la steppe,
- tous les pays furent marais et cannaie! -
la vache et son veau, le jeune taureau, la brebis et son agneau, le mouton de l’enclos,
le jardin, les forêts
le bélier... »
Sur ce thème, voir le Ps 24,2 en cliquant ici.
227– Deux commentaires d’œuvres « astrologico-théologiques » ont été conservés. Le plus court est inscrit sur une tablette postérieure à 1000 av. J.-C., mais semble être la copie d’un texte plus ancien ; le second comporte des allusions au rôle créateur de Mardouk-le Seigneur (cf.225), ainsi que des contradictions sur la place des Igigou : il est donc vraisemblablement postérieur au précédent :
Texte 28 :
« Le ciel supérieur est en pierre louloudanitou ; c’est celui d’Anou ;
le ciel médian est en pierre saggilmoud : c’est celui des Igigou ;
le ciel inférieur est en pierre ashpou : c’est celui des étoiles. »
Texte 29 :
« Le ciel supérieur est en pierre louloudanitou [81]; c’est celui d’Anou ; Mardouk y fit habiter 300 Igigou ;
le ciel médian est en pierre saggilmoud : c’est celui des Igigou ; le Seigneur y érigea un trône haut ; il y prit place dans une cella de lapis-lazuli ; il y alluma une lampe d’ambre ;
le ciel inférieur est en pierre ashpou : c’est celui des étoiles ; il y a dessiné les constellations du zodiaque des dieux ;
*** de la terre supérieure ; il y fit gîter les souffles humains [82];
*** la terre médiane ; il y fit habiter son père Ea ;
*** [la ter]re inférieure ; il y enferma 600 Anounnakou… »
Nous avons ainsi un monde à sixniveaux : trois pour le ciel et trois pour la terre ;c’est la forme la plus complète de l’univers babylonien vu en coupe, et le développement de l’univers à trois niveaux que nous avons trouvé dans les premiers textes :
- le ciel pour Anou,
- la terre pour Enlil,
- le monde souterrain pour Enki/Ea.
Des études plus récentes ont contesté la théorie des sphères imbriquées, au bénéfice de celle de niveaux plans, reliés entre eux par un « câble cosmique »,tserretou, mais qui pourrait aussi être la Voie Lactée, ou, dans un sens symbolique, une « laisse » divine.
Cependant un passage comme ce dernier (prière au dieu-soleil Shamash):
Texte 30 :
« Shamash, là où, à ta sortie de la base des cieux, ciel et terre s’embrassent ensemble… »
ne peut guère s’expliquer que par la thèse des hémisphères concentriques et concordantes.
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Notes:
[81] Louloudanitou : non identifiée ; saggilmoud : bélemnite ?; ashpou : jaspe ?
[82] = les morts.
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228- Quant à la fameuse « mappemonde mésopotamienne », elle est tracée sur une tablette d’époque tardive, mais le texte qui l’accompagne se présente comme la copie d’un autre plus ancien.
Le monde est un disque, entouré du « Fleuve amer », l’océan.
Une bande horizontale, au « sud » du monde, est appelée à droite « marais », et à gauche « percée » (pour l’irrigation).
Une bande verticale représente sans doute l’Euphrate, coulant de « la montagne » du nord au golfe Persique, en passant près de Babylone. D’autres « villes », nommées ou non, sont également tracées.
L’Assyrie est figurée à l’est de Babylone.
Sept triangles extérieurs au Fleuve amer portent chacun le nom de « région » ; l’une d’elle, au « nord » est qualifiée de « lieu où on ne voit pas le soleil ». Sur le croquis, leur largeur est mentionnée, tandis que dans le texte c’est leur distance.
« Cette mappemonde est tellement primitive qu’on peut se demander s’il s’agit vraiment d’un essai de cartographie d’après les conceptions de l’époque ou seulement d’un croquis genre graffito pour illustrer le caractère inaccessible des régions dont il était question dans le texte » (M.-J. Seux).
3 – La création du monde à Ugarit.
32 – Expressions isolées.
321– Ces expressions isolées permettant d’imaginer ce que les Ugaritains croyaient sur les origines.
Texte 32:Le dieu El (dieu suprême du panthéon ugaritique) habitait :
« au confluent des deux fleuves,
à la source même des deux abîmes ».
3211- Ceci est un langage cosmogonique : El vit aux origines des abîmes, et des fleuves qui les entourent.
On pense immédiatement
- au récit P de la Genèse biblique : תהום Tehom et המים Ha-Maim = le chaos aqueux (Gn1,2): évoquent les « abîmes » ;
- et au récit J :ונהר יצא מעדן = « et un fleuve sortait de l’Eden »: évoque « les fleuves ».
3212- Les deux expressions conjuguées suggèrent deux branches d’un fleuve qui embrasserait la terre et le firmament, ce qui peut faire penser à Gn 1,7:
ויעש אלהים את־הרקיע ויבדל בין המים אשר מתחת לרקיע ובין המים אשר מעל לרקיע
"Et Dieu fit l'étendue, et sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue, d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue"
3213- On rapprochera aisément le nomdu dieu El de : אל– El, pluriel אלהים Elohim, deux des noms de Dieu (cf. « ‘Immanu-El », Emmanuel, « Dieu avec nous »).
3214- D’ailleurs, du dieu El, comme de יהוה – YHWH, il est dit qu’il est « sage » ; or la sagesse est une caractéristique du dieu créateur (cf. les textes égyptiens et mésopotamiens).
322– Au dieu El, on attribue aussi l’épithète :
Texte 33: bny bnwt = « créateur des choses créées ».
El serait donc l’être créateur à Ugarit, comme יהוה – YHWH en Israël.
Par ailleurs, on sait que – dans sa lutte contre la religion cananéenne – יהוהa pris beaucoup de caractéristiques du dieu El, avec lequel il s’est assimilé sans difficulté (voir le § précédent, sur le nom).
323- Au dieu El, on attribue encore l’épithète
Texte 34: ab adm = « père de l’humanité ».
On remarquera que le mot désignant en ugaritique l’humanité, adm, est le même que dans la Bible : האדם– H-Adm, l’humain (cf. note 76) ; on rapprochera cette expression, par ex., de Gn 2-3.
On peut aussi comprendre ab adm = « protecteur de l’humanité », ce qui est aussi un rôle dévolu à Dieu, dans les récits de vie des Patriarches par ex.
324– Si l’on tient compte du fait que le verbe bny (créer) relève de la même racine que bn (fils), et que ab signifie père, si l’on rapproche les deux expressions bny bnwt= « créateur des choses créées » et ab adm = « père de l’humanité », on remarque :
3241 – que les deux mots « père » et « fils » sont les mêmes en ugaritique et en hébreu :
ab <=> אב – AB = père
bn <=> בן – BN = fils ;
3242– que les deux expressions ugaritiques bny bnwt et ab adm sont en fait exactement parallèles.